dimanche 13 mars 2016

Maroc ::: Morocco ::: 4

Jamaâ el Fna

Enfin, nous avons eu droit, le cinquième jour, à une grasse matinée! Notre second riad était beaucoup plus luxueux que le premier, et rien à voir avec l'hôtel humide de la deuxième nuit (on laisse le campement du Sahara dans une catégorie à part...). Notre gentil hôte, Abdel, nous a fait une visite guidée (il y a un spa! un petit salon de cinéma! deux terrasses sur le toit!) et bien expliqué comment retrouver notre chemin, autour d'un thé à la menthe à l'arrivée, bien sûr. Rendus là, nous avions bien besoin d'un peu de confort, entre la selle du chameau et le siège du minibus... L'envie était forte de s'emmurer dans le riad pour les trois jours qui nous restaient, mais après un délicieux déjeuner au soleil sur le toit, nous avions l'esprit un peu plus aventurier.

Riad P'tit Habibi

Le seul désavantage de ce riad était son emplacement: à une vingtaine de minutes à pied de la Place, quand on connaît son chemin – ce qui, malgré les explications minutieuses de notre hôte («quatre mètres plus loin, à gauche pour trois mètres...»), ne s'appliquait pas à nous. Le problème de l'orientation dans la medina de Marrakech est multiple: d'abord, les rues sont minuscules, toutes semblables, et arrangées n'importe comment; puis, les panneaux sont rares, et le plus souvent en arabe de toute façon; ensuite, même quand on veut être organisé et planifier sa route sur une carte avant de partir, les cartes ne se correspondent pas entre elles, et la réalité est tout autre (je pense que c'est un coup des Marocains pour garder le contrôle!); et si on veut consulter une carte ou un téléphone pour se réorienter en cours de route, ou même si on ralentit le moindrement en regardant autour, on est immédiatement repéré par un «bon Samaritain» qui veut nous indiquer le chemin. Le problème, c'est que pour certains, confondre les touristes est un sport national, alors on ne sait plus qui croire... Donc la plupart du temps, on n'a aucune idée où on est ni où on va, mais on y va d'un pas ferme et décidé!

Le Jardin

Miraculeusement, après avoir rebroussé chemin et tourné en rond, on a fini par arriver dans les souks, et même commencé à voir quelques autres touristes, le meilleur indicateur de proximité de la Place. Sauf que nous cherchions un endroit précis, en plus; et c'est purement par chance que nous avons levé les yeux à un moment (pas aussi facile à faire qu'on le croirait, entre les touristes qui s'arrêtent à tout moment et les fous en moto), et vu un panneau qui nous indiquait exactement le restaurant que nous cherchions! À partir de la folie de la rue, nous avons passé une porte basse et pénétré dans une oasis de calme et de tranquillité, avec plein de plantes (l'endroit ne s'appelle pas Le Jardin pour rien), de magnifiques tuiles vertes, et même une cage avec des perruches! La nourriture était correcte et le service un peu brusque, mais au moins ça nous a donné une chance de reprendre nos esprits et planifier notre prochaine destination: Riad Yima, une boutique/atelier d'un designer marocain que ma patronne connaît. Encore une fois, les discrets panneaux de signalisation nous ont sauvés, parce que même si nous avions réussi à suivre la carte, nous n'aurions pas osé sonner à la porte de ce qui semblait être une petite ruelle résidentielle... Nous avons bu un thé en admirant le travail de Hassan, sans savoir quoi choisir et pour finalement repartir les mains vides.

Marrakech

L'avantage de se perdre dans les souks c'est qu'on fait des découvertes, et des achats! Je ne me faisais pas de faux espoirs quant à mes qualités de négociatrice, je suis convaincue que nous avons fait le bonheur de plusieurs marchands... Le marchandage est obligatoire pratiquement partout au Maroc (sauf quand c'est écrit «prix fixe»), c'est un mode de vie, et les gens y prennent vraiment plaisir! Pour nous, c'est inconfortable de parler d'argent, mais il faut comprendre que c'est un jeu: la première offre est toujours ridicule, et il ne faut pas se sentir mal de leur répondre sur le même ton (souvent la moitié, ou moins). Éventuellement on finit par s'entendre; ce n'est pas tellement une question de ce qu'on peut se permettre de payer, c'est plutôt pour le principe de ne pas se faire escroquer. Malheureusement la marchandise est rarement aussi authentique qu'on voudrait le croire et plusieurs stands vendent exactement la même chose. J'ai refusé d'acheter une assiette après en avoir fait sortir plusieurs parce que celle qui me plaisait avait des taches de doigts dans la glaçure; et le vendeur qui, deux minutes avant, était mon meilleur ami, m'a lancé un regard meurtrier quand il a réalisé que son laïus de «preuve d'authenticité» ne me convainquait pas... Mais globalement, en ce qui nous concerne, je suis sûre qu'ils se frottaient tous les mains derrière notre dos! Pour ma part, sauf un petit froissement d'égo, ça ne m'embête pas de n'être pas très douée au jeu du marchandage. Quand je compare ma vie avec la leur, je n'ai vraiment pas de malaise à leur donner des sous!

Jamaâ el Fna

En émergeant des souks nous sommes passés au bureau de poste pour envoyer nos cartes postales, puis nous sommes allés dans une agence réserver un petit voyage à Essaouira, sur la côte, pour le lendemain. Nous avons regardé le soleil se coucher à partir de la terrasse d'un des nombreux cafés et restaurants qui bordent la Place, et assisté à la transformation de son visage de jour en celui du soir. Puis nous avons pris un taxi pour rentrer (on négocie même les taxis!), et mangé dans un restaurant italo-marocain (donc les noms des tajines étaient écrits en italien) tout près du riad. Abdel nous attendait au taxi, et Larbi, son collègue, nous a reconduits personnellement jusqu'à la porte du restaurant. Au moins, nous avons réussi à rentrer par nous-mêmes...!

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Jamaâ el Fna

Finally, on the fifth day, we were allowed our first lie-in! Our second riad was much more luxurious than the first, and didn't even begin to compare with the second night's dank hotel (the desert camp doesn't count...). Our helpful host, Abdel, showed us around (there's a hot tub! a cinema room! two roof terraces!) and explained how to find our way around from there, all the while sipping the mandatory mint tea upon arrival. At that point we really did need a little comfort, what with the camel riding and the bus seats... The temptation was strong to just hunker down in there for the remaining three days, but after a delicious breakfast on the sunny rooftop, we were feeling a bit more adventurous again.

Riad P'tit Habibi

The only downside to that riad was the location: a good twenty minute walk from the Place, when you know your way – which, despite our host's detailed indications ("four metres along, left for three meters..."), was definitely not our case. The problem with finding your way around Marrakech's medina is multifaceted: first of all, the roads are impossibly narrow, all similar, and not organised in any sort of rational way; then, signage is sparse at best, and when it is present it is most likely to be in Arabic anyway; also, even when you know that and try to be organised by plotting your journey on a map before setting off, the maps are all different, and don't even relate to reality (I think that's a ploy from the Moroccans, so they can remain in control!); plus if you feel the need to look at your map or phone to get your bearings, or even if you marginally slow down and look around a bit too much, you're sure to be spotted by a "Samaritan" who wants to show you the way. The problem is: for some of them, confusing tourists is a national sport, so who do you trust? Most of the time you find yourself not knowing where you are or where you're going, but getting there in a most authoritative and confident manner!

Jamaâ el Fna

Miraculously, having gone back on ourselves and round in circles, we ended up in the souks, and even started to see more and more tourists: the best indicator there is of your proximity to the Place. However on top of everything else we were looking for a specific place; and it was pure luck that we happened to look up (not as easy as it sounds, between the tourists' unpredictable stopping patterns and the motorbike daredevils) and see a sign pointing towards the very restaurant we were after! From the craziness of the street, we stepped through a low, ornate door into an oasis of calm and quiet, full of plants (it wasn't named Le Jardin, The Garden, for no reason), beautiful green tiles, and even budgies in a cage! The food was fine and the service a bit unpleasant, but it gave us the perfect opportunity to regroup and plan our next move. This time we were aiming for Riad Yima, the shop/studio of a Moroccan designer one of my bosses knows. Once again, we were saved by the signposting, because even if we did manage to find our way using the map, it's highly unlikely we would have rung the bell by a door in what looked like a quiet residential side street... We had a look around, drank mint tea, and couldn't decide what to get, so we left empty-handed.

Marrakech

The upside of getting lost in the souks is that you see, and buy, lots of things! I had very low expectations about my talent for haggling, and I'm sure we made many sellers very happy... Haggling is mandatory pretty much everywhere you go un Morocco (except where it says "fixed price"); it's a way of life, and people really do seem to enjoy it! For us, it's uncomfortable to talk about money, so we have to understand that it's a game: the first offer is always ridiculous, and you shouldn't feel bad about reverting in a similar tone (most often half, or less). Eventually you come to an agreement; it's not so much about what you can afford, more about not being taken for a fool... Unfortunately their wares is rarely as authentic as you'd like to believe, and many stalls will sell the exact same things. At one point I refused to buy a plate, after spending a fair amount of time being shown lots, because the glaze was smudged with fingerprints on the one I liked; and the seller, who was my best friend a second ago, shot me a killer look when he realised I wasn't buying his whole "marks of authenticity" spiel... Overall, as far as Matt and I are concerned, I'm sure most of them were rubbing their hands together behind our backs! From my point of view though, aside from a small pinch to the ego, I really don't mind not being that gifted at haggling. At the end of the day, when I compare my life with theirs, I don't have a problem giving them a little bit more money!

Jamaâ el Fna

Emerging from the souks, we went by the post office to send off our postcards, and then we visited a travel agent to book a day trip to Essaouira, on the coast, for the next day. We found a good seat in one of the cafés that border the Place and watched the sun go down, and the mood change from daytime to nighttime. Then we jumped on a taxi back to the riad (you even have to haggle for the fare!), and had dinner in a nice Italian-Moroccan restaurant (tajine descriptions in Italian, essentially) nearby. Abdel collected us from the taxi, and his colleague Larbi personally walked us to the door of the restaurant. At least we were able to find our way back on our own...!

2 commentaires:

  1. Ca résume bien mon sentiment de l'époque. Marrakech, c'est foufou :) Et je suis moi même très peu à l'aise et très peu douée pour négocier.
    Il faudra me donner le nom de ce super riad sinon, que je me garde ça sous le coude.

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    1. Voici le fameux riad: www.ptithabibi.com
      Avec un rabais de 50% qui fait du bien, grâce à Mr & Mrs Smith...! www.mrandmrssmith.com ;)

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