Mardi dernier, j'ai eu l'occasion de prendre part à un garden party dans les jardins de Buckingham Palace. Sans blague. Ça se place bien dans une conversation, non?
Si comme tout le monde à qui j'en ai parlé vous venez de prendre un air ahuri et vous vous exclamez: «Hein? Comment ça?», je vous explique: il suffit d'avoir des amis bien placés! Ma copine Vanessa, avec qui je suis allée au Pays de Galles et en Provence entre autres, travaille au Haut Commissariat du Canada. Non, ce n'est pas une espionne ni une diplomate, mais elle reçoit quand même toutes sortes d'invitations à ce genre d'événements officiels. Il y a quelques mois, nous avons donc envoyé notre candidature pour le garden party (moi en tant qu'accompagnatrice); il ne suffit pas de s'inscrire, il faut remplir un formulaire détaillé et envoyer une copie de notre passeport. C'est du sérieux! Il faut croire que les recherches dans nos antécédents judiciaires (inexistants) ont été concluantes, puisque nous avons reçu quelques semaines plus tard nos invitations officielles. Et c'est là que le fun commence: trouver une tenue qui soit digne de rencontrer la Reine d'Angleterre!
Photo: Vanessa
Officiellement les photos étaient interdites, mais avec un appareil discret (donc pas le mien), c'est passé inaperçu. Ou du moins, c'était toléré.
Parmi les exigences du code vestimentaire, il est spécifié que les femmes doivent porter un chapeau ou un fascinator (bibi, en français, selon Vanessa la traductrice). On en a vu de bons (ou plutôt de mauvais) exemples lors du mariage du Prince William avec Kate Middleton; ici, un événement d'envergure en bonne société nécessite automatiquement de porter quelque chose sur sa tête. Pour nous, ce n'est vraiment pas naturel, et à la rigueur un peu gênant... La bonne nouvelle c'est qu'on trouve des chapeaux en tous genres partout, dans les marchés comme dans les grands magasins, à une gamme de prix très variés. La mauvaise nouvelle, c'est que ceux qu'on aime sont trop chers, et ceux qu'on peut se permettre ne sont jamais de la bonne couleur... Notre solution: mais fabriquons notre fascinator nous-mêmes, voyons!
Photo: Vanessa
Une fois la robe choisie (j'ai réussi à me faire envoyer une robe du Québec, cousue moi-même de surcroît, pour être sûre de ne pas me retrouver avec la même tenue qu'une autre fille!), j'ai fait des recherches sur internet et essayé pas mal de trucs dans les marchés et les boutiques pour avoir une meilleure idée de ce qui me plaisait. Je n'avais pas de points de repères, je ne savais pas ce que les autres gens porteraient, et finalement au lieu d'essayer de faire comme tout le monde, j'ai décidé d'y aller à fond et de m'amuser. Après tout, ce genre d'événement n'arrivera qu'une seule fois dans ma vie! Au départ, je voulais fabriquer un fascinator en papier mais j'avais peur que la pluie me le gâche... Même en juillet, on ne sait jamais à quoi s'attendre ici!
Après un samedi intense à faire toutes les boutiques de tissu sur Berwick Street et ailleurs, je me suis retrouvée avec quelques centimètres de magnifique soie rose poudre et de tulle assorti, une retaille de voilage fuschia, du ruban vert, du ruban jaune, quelques plumes blanches et une base à recouvrir. Qu'est-ce qu'on fait maintenant? On plonge! Je savais que je voulais une grosse fleur, et c'est Martha Stewart qui est venue à ma rescousse. Évidemment, je n'ai pas vraiment suivi les indications, mais tout s'est bien passé. J'avais quand même un peu mal au ventre à l'idée de découper ma soie, alors j'ai commencé en douceur avec les petites fleurs: avec du ruban monté sur fil de fer, on peut tirer sur l'un des fils et ainsi froncer un côté. On enroule ensuite la fleur sur elle-même (j'ai ajouté un pistil au centre), et on coud! J'en ai fabriqué plusieurs que j'ai reliées avec du fil de fer pour en faire un bouquet. Tout d'un coup j'avais un peu plus de courage, alors je me suis lancée dans la grosse fleur, la pièce de résistance! Peu importe le tissu qu'on choisit, si on ne finit pas les bords, il s'effilochera. La soie est particulièrement délicate, alors il faut faire très attention et la manipuler le moins possible... Pour le bien commun: j'ai découvert que le fixatif à cheveux donne du tonus et un peu plus de stabilité au tissu, mais il faut l'appliquer seulement une fois que la fleur est montée. J'ai aussi fait quelques fleurs avec le voilage rose, mais elles ne se sont pas rendues dans le montage final...
Ça m'a fait un bien fou de créer quelque chose avec mes dix doigts, mais une fois au jour J j'étais un peu gênée de sortir en public avec ma pièce montée perchée sur le crâne... À peine sortie de chez moi, mon fascinator à la main, une fille m'a abordée pendant que j'attendais l'autobus et m'a demandé une carte d'affaires! Et puis tout le reste de l'après-midi, j'ai reçu plein d'autres compliments d'étrangers; j'ai réalisé une fois sur place qu'effectivement, mon choix de couvre-chef n'était pas exactement conventionnel... et heureusement!
C'était drôle de voir tous ces gens parés de façon souvent très extravagante, les dames en chapeau de plumes et talons hauts qui s'enfoncent dans le gazon royal et les hommes en queue-de-pie et haut de forme qui essaient d'avoir l'air à l'aise dans leur costume loué... Et puis les gardes (les Beefeaters) avec un sourire en coin, les dignitaires qui serrent la main de la reine en rougissant, les étrangers en costume traditionnel, et la Reine Elizabeth à moins de 20 mètres (mais de dos)! Elle portait du jaune, semble-t-il que ce soit très important.
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Last Tuesday, I attended a garden party in Buckingham Palace. No joke. Isn't it a nice conversation starter?
You're probably wondering how on earth I got there, but it's very simple: you just have to choose your friends wisely! My friend Vanessa, who I went to Wales and Provence with, works at the Canadian High Commission. No, she's not a spy or a diplomat, but she still receives invitations to all kinds of formal events like this one. We applied for the garden party a few months ago (I as her "plus one"); you don't just sign up for an event like that, you have to fill in a detailed form and send a copy of your passport. It's serious business! Apparently they didn't find anything in our (non-existant) criminal past, since our official invitations came a few weeks later. And that's when the fun started: we had to find an outfit worthy of meeting the Queen of England!
Photo: Vanessa
Officially cameras were not allowed, but a discreet one (i.e. not mine) went unnoticed. Or at least tolerated.
Amongst the numerous requirements of the dress code, it is specified that women should wear a hat or a fascinator. We had the pleasure of seeing some good (and bad) examples at Prince William and Kate Middleton's wedding; here, a formal (and/or posh) event automatically means you have to have something on your head. To us it's absolutely unnatural, and even slightly embarassing... The good news is you can find all sorts of hats everywhere, from markets to department stores, for a wide variety of prices. The bad news is the ones we liked were too expensive, and the ones we could afford were never the right colour... Our solution: let's make our own fascinator, of course!
Photo: Vanessa
Once the dress was chosen (I was able to have a dress brought from Quebec, and one that I sewed myself on top of that, to make sure I wouldn't be wearing the same as another girl!), I started doing some research on the internet and trying things on in markets and shops to make up my mind about what I liked and wanted. This is so out of my culture, I had no benchmarks, no idea what other people would be wearing, and finally instead of trying to fit in I decided to go all out and have fun. After all, how often am I going to be invited to Buckingham Palace in my lifetime? My first idea was to make a fascinator out of paper, but I was afraid it would be ruined by the rain... Even in July, you never know what weather to expect here!
After an intense Saturday of shopping in Berwick Street and beyond, I ended up with a few centimetres of gorgeous blush pink silk and matching tulle, a scrap of bright pink sheer cloth, green ribbon, yellow ribbon, a few white feathers and a base. Nothing to do now but take the plunge! I knew I wanted some sort of big flower and Martha Stewart came to the rescue. Obviously I didn't really follow her instructions, but everything turned out well. I was nervous about cutting my silk so I eased myself in by starting with smaller flowers: with wired ribbon, you can pull the wire on one side and gather the ribbon to form a flower. I added a pistil in the centre, rolled the ribbon onto itself and sewed it closed. I made a few of these and then connected them with wire stems to form a bouquet. At that point I felt confident enough to attack the big flower, the "pièce de résistance"! Whatever fabric you choose, it's always going to fray if you don't finish the edges. Silk is particularly delicate, so you have to be really careful and manipulate it as little as possible... For the common good: I discovered that hairspray helps make the fabric more stable and stiff, but you can only spray it after the flower is assembled. I also made flowers out of the sheer fabric but they didn't make the final cut.
It was deliciously good to create something with my own to hands, but when D-day came I was feeling a bit shy about going out in public with that pink frilly thing perched on top of my head. Almost as soon as I stepped out the door, fascinator in hand, a girl walked up to me while I was waiting for the bus and asked for my business card! And then I got even more compliments from strangers throughout the afternoon; I did realise once we got there that my choice of headwear wasn't exactly conventional... fortunately!
It was so funny to see all the people there in extravagant outfits: ladies in feathery hats and high heels sinking in the royal grass, men in jackets with tails and top hats trying to look comfortable in their rented costumes... And then there were the half-smiling Beefeaters, the dignitaries shaking the queen's hand and blushing, foreigners in national dress, and Queen Elizabeth herself less than 20 metres away (but with her back to us)! She was wearing yellow, apparently that is vital information.
Stylish, as always! -- Mais où est le bibi de Vanessa? :)
RépondreEffacerCaroline: Hum... Caché derrière le mien?
RépondreEffacerEffectivement, je vais avoir des meilleures photos sur mon blogue, mais je suis en retard là...
RépondreEffacerSuper!!! Ton imagination me fascinera toujours. Tu étais vraiment superbe.
RépondreEffacerÀ bientôt.
Bises,
Ginette