Il y a bientôt deux ans, je prenais la décision définitive de partir à Londres pour essayer une autre vie, pour voir. Il y a un an et des poussières, je rencontrais Béa et Christophe pour la première fois, quelques jours après mon arrivée à Londres, grâce à Julia qui nous a présentés par blogs interposés. À un moment en février ou en mars, ils m'annonçaient qu'ils étaient fiancés et en avril, je prenais part à l'enterrement de vie de jeune fille de Béa. Il y a un peu plus d'une semaine, j'ai eu le grand bonheur de participer à leur mariage (sortez les violons).
Béa
Je n'aime pas parler de mon «ancienne» et de ma «nouvelle» vie, je suis toujours moi et ce que j'étais avant de partir fait partie de ce que je suis devenue aujourd'hui. Par contre, il y a des moments où le contraste entre le «avant» et le «après» est si vif que je ne peux m'empêcher de me demander ce que je serais devenue si j'avais fait d'autres choix... Pour moi, c'était complètement surréaliste de me retrouver au fin fond de la Touraine, dans un domaine magnifique où je n'aurais jamais mis les pieds autrement, entourée de gens drôles, gentils et généreux que je n'aurais jamais rencontrés si je n'avais pas décidé, un jour, que tiens, ce serait bien de vivre à l'étranger, non?
Bref, ce weekend était comme une bulle en-dehors de ma vie, un moment pour être heureuse, détendue, au chaud et au soleil. Il faut dire que la semaine avant de partir, même si (ou puisque) elle comptait seulement quatre jours, a été particulièrement folle, avec une journée de travail de douze heures et deux grosses présentations, des soirées occupées à essayer de voir un peu mon frérot en visite, et à travers tout ça des préparatifs pour le mariage et du magasinage effréné pour essayer de tout rassembler à temps! J'ai fini par tout faire et j'ai encore failli manquer mon Eurostar, mais je suis partie de justesse et à partir de là, tout s'est bien déroulé... Un saut de puce à Paris pour rencontrer mon chauffeur et mes compagnons de voyage, puis en route vers Tours, ou plus précisément Braye-sur-Maulne, avec tous les ingrédients nécessaires pour concocter une sangria qui tabasse (dédicace à Julia)!
La fête a commencé en douceur le vendredi soir pour que la mariée (et surtout sa témoin) puisse avoir son «beauty sleep», avec un buffet en plein-air (d'où la sangria) et un atelier de fabrication de pompons géants. Le lendemain matin, après avoir batifolé dans les champs pour accrocher lesdits pompons aux arbres, les dames se sont retirées dans leurs appartements pour se faire une beauté et tout le monde a joyeusement pris la route pour se rendre à la mairie de Tours, pour la partie légale du mariage. Hop, en 15 minutes, c'était réglé, et nous rentrions au Domaine de la Bergerie pour la partie personnelle, émouvante et excitante! (Anecdote: écouter du rap québécois, et pas la top qualité en plus, en voiture entre Tours et Braye-sur-Maulne avec deux Français dans la voiture, ça m'a beaucoup fait rire!)
En bonne petite Québécoise, les seuls mariages où j'étais allée étaient catholiques, à l'église, avec un prêtre qui raconte n'importe quoi, des moments inconfortables où je ne sais pas si je dois être debout, assise ou à genoux, des chansons avec des mots que je ne connais pas, et une communion à laquelle je ne participe pas. Évidemment, si j'avais été aussi cool que mes amis en catéchèse à l'école primaire, j'aurais su comment faire tout ça, mais je n'étais pas baptisée (je ne le suis toujours pas d'ailleurs, dissipons l'ambiguïté maintenant)! Chez nous, on se marie à l'église, ou pas du tout. Et dans ma famille, c'est indéniablement le «pas du tout» qui règne, donc j'étais curieuse de voir comment ça se passe pour des gens qui veulent se promettre de belles choses mais qui n'ont pas grand chose à foutre de Jésus. Et j'avoue, Béa et Christophe m'ont un peu réconciliée avec le concept! (Et puis j'ai attrapé le bouquet!)
La cérémonie était personnalisée et touchante, détendue, inclusive et remplie de bonheur. J'aime les mariages où on sent que tous les invités sont réellement heureux d'être là, et ne voudraient faire rien d'autre au monde que célébrer l'amour de deux personnes qui leur sont chères (j'espère que vos violons n'étaient pas rangés trop loin). J'avoue avoir quand même versé une petite larme du coin de l'oeil gauche à un moment vers la fin...
Après la cérémonie, ça a commencé à ressembler un peu plus aux mariages que je connais mais avec des vins tourangeaux, un repas délicieux (bio et local) et de la pop française que je ne connaissais pas (heureusement). Le dimanche matin (ou plutôt midi, quand tout le monde a fini par se lever!), nous avons encore mangé, puis chacun a repris la route. Pour moi, c'était le TGV de Tours à Paris, puis l'Eurostar de Paris à Londres, où on gelait évidemment... Quel magnifique weekend, mais quel dur retour à la réalité! Heureusement, dans moins de deux semaines, le soleil de la Provence m'attend...
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