Question de couper la route du retour vers l'aéroport, nous avions décidé de passer notre dernière nuit à Falun; finalement ce n'était vraiment pas très loin de Leksand, alors nous avons eu tout le temps de visiter les environs durant la journée. Avec son ancienne mine, Falun était l'une des villes importantes de la région (c'en est la capitale), alors contrairement à nos autres arrêts infructueux plus tôt durant le voyage, nous y avons trouvé de quoi nous occuper amplement. Côté restos, par contre, c'était toujours la toundra...
Nous avons commencé par une petite session de magasinage chez Åhlens (mentionné ici), sans rien acheter toutefois. Par contre, un peu plus tard, dans une petite boutique d'artisanat/design (les deux se confondent parfois) suédois, je n'ai pas pu me retenir... malgré mes difficultés à boucler ma valise le matin même! Il y avait aussi un espèce de marché sur la place juste devant l'église où quelques artisans vendaient leur marchandise, mais surtout démontraient les méthodes traditionnelles de fabrication de divers objets (le tricot, ça va; les forgerons avec leur feu et leurs enclumes étaient impressionnants, par contre!).
Tant qu'à être dans l'ambiance «traditionnelle», nous sommes allées visiter le Dalarnas Museum, qui retrace l'histoire de la Dalécarlie à travers sa longue tradition artisanale (costumes, décoration, peinture, sculpture, et bien sûr le fameux dalahästar à qui on avait dédié une salle complète). Il y avait aussi une capsule sur l'industrie minière, qui a initialement attiré la population et fait la fortune de cette région.
Après un mauvais burger dans un faux pub anglais (faute d'avoir pu trouver mieux), nous sommes allées voir la mine de cuivre. Elle a officiellement fermé il y a une vingtaine d'années, mais est encore partiellement exploitée pour produire cette fameuse peinture rouge, celle qu'on voit sur toutes les cartes postales de maisons en bois si jolies (et qui est réellement utilisée partout!). Le «rouge Falu» doit sa couleur au cuivre et au fer qui entrent dans sa composition; il en existe aussi une version noire. Nous avons marché autour du gigantesque cratère coloré, question de digérer un peu, fait quelques photos, puis visité la boutique, bien sûr...
J'avais aussi vu dans l'un de mes guides une description de la maison de Carl et Karin Larsson, un couple d'artistes qui vivaient non loin de Falun à la fin du 19e siècle et qui s'étaient modelé une sorte de «vie idéale». Je ne sais pas trop quoi penser de leur dynamique familiale (la mère qui laisse de côté son propre talent au profit de celui de son mari, ne porte rien d'autre que les robes informes qu'elle se fabrique et dort dans la même chambre que les enfants, le père tout-puissant qui règne sur sa tribu...), mais c'est vrai que leur maison était jolie, et j'ai beaucoup aimé le principe de s'entourer d'objets significatifs, fabriqués à la main et qui personnalisent infiniment plus un espace qu'un voyage chez Ikea. Quand on a le temps de tout faire, bien sûr! La maison est encore utilisée par la famille Larsson quelques semaines par années, ce qui lui donne un air encore habité et, surtout, nous permet de toucher et d'explorer durant la visite, puisqu'il s'agit encore d'une maison et non d'un musée. Seul bémol: on y accède impérativement accompagnés d'un guide et d'un groupe, et la visite se fait exclusivement en suédois. À moins d'attraper une gentille guide comme la nôtre, qui prenait le temps de nous expliquer le plus gros en anglais à part.
Après Carl Larsson-gården, nous sommes parties à la recherche de notre hébergement. Encore une fois, mes indications étaient plus que sommaires, et nous nous sommes une fois de plus perdues... Heureusement que les Suédois sont gentils et serviables! Après avoir tourné en rond, nous avons réalisé que notre auberge se trouvait à deux pas du centre où nous avions passé la journée. Cent points, les filles... Mais ça valait la peine de chercher: pour notre dernière nuit, je nous avais réservé une chambre dans une ancienne prison! Nous ne savions vraiment pas à quoi nous attendre, mais je dois dire que nous avons été un peu déçues. À mon avis, ils auraient dû jouer le jeu et accentuer le côté «nuit en prison»; en réalité, ça ressemblait juste à une auberge de jeunesse ordinaire, mais avec des barreaux aux fenêtres et de grosses portes qui claquent... Une nuit, ça suffit! Ceci dit, Béa a mieux dormi que jamais, il faut croire qu'elle a la conscience tranquille...
Le lendemain, nous n'avions rien prévu d'autre que de nous rendre à l'aéroport à temps. Nous avions compté un bon 3 heures de route, donc quitté Falun relativement tôt en matinée pour attraper notre vol en fin de journée. Sauf qu'après à peine une heure de voiture, nous étions déjà à mi-chemin, alors nous avons vite consulté les guides pour trouver quelque chose à faire en attendant. En faisant un petit détour, nous sommes arrêtées à Enköping, où le guide annonçait une église «à ne pas manquer». Ça nous intéressait déjà plus que les expositions historiques dans les autres villes minières des environs... Je ne suis pas si fan de minerai, mais la peinture par contre, n'importe quand! Et le guide avait raison, l'église était à couper le souffle. Après un dîner dans un thaï improbable, nous avons repris la route direction Arlanda, et c'était la fin de nos aventures suédoises... Prochain arrêt scandinave: Copenhague?
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