dimanche 2 mai 2010
À la plus belle jeune femme de 81 ans...
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moi
Tu étais une grand-mère exceptionnelle. Même le mot grand-mère, à part généalogiquement, ne te rendait pas justice: tu étais une amie, une référence, une conseillère, une confidente... Qui peut dire qu'il va avec plaisir souper au restaurant avec sa grand-mère? Qu'il a hâte d'aller l'aider à accrocher des cadres ou à faire le ménage de son débarras simplement pour passer un après-midi ensemble? Tu ne sais pas à quel point je suis contente qu'on ait eu l'occasion de se rapprocher au cours des dernières années. C'est ce qui fait que, au-delà du choc causé par ton départ surprise, je n'ai pas de regrets. Seulement un grand vide à apprivoiser...
Je garde tellement de choses de toi qu'il me sera impossible de t'oublier. J'ai tout de même peur d'en perdre des petits bouts: ta voix, tes expressions, ton parfum... Tes vieilles chansons françaises que je n'ai pas apprises, que je ne pourrai pas chanter à mes enfants qui ne te connaîtront pas... Ton accent de Française au Québec et de Québécoise en France! Ton histoire dans laquelle il reste de grands trous parce que tu nous la servais par petites bribes; tu pensais qu'elle ne nous intéresserait pas et j'avais peur de briser le flot en posant trop de questions... Je conserve les morceaux précieusement, mais je ne suis pas sûre de pouvoir un jour terminer la reconstitution.
Tous les jours, je pense à toi, seulement en me regardant dans le miroir: tu m'as donné ton nez et tes pommettes, peut-être ton «sourire de crocodile»... Et ta créativité, ta débrouillardise, ton amour des petites choses simples; une collection d'éléphants blancs et de bouteilles de verre bleu, au fil des ans. Tu m'as montré à tricoter (plusieurs fois) et à ne pas suivre les recettes; à faire ce en quoi je crois, à avoir des idées et à les réaliser, puis à en avoir encore de nouvelles! Jusqu'au bout, tu étais bouillonnante de projets et d'inspirations, il t'aurait fallu une autre vie... Peut-être que, comme tes chats, tu y auras droit...
Si je t'écrivais une vraie lettre, elle serait tachée de petits ronds de larmes, comme dans les histoires romantiques. Mais je pense qu'en tant que blogueuse, tu comprendras!
Merci Fafa, je t'aime...
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C'est très beau Camille. Tu es chanceuse d'avoir eu une grand-mère aussi exceptionnelle. Cette lettre me donne envie de me rapprocher des miennes. Sarah xx
RépondreEffacerMagnifique Camille. moi aussi je l'aimais bien Françoise et je pense souvent à elle aussi - Je regrette de n'être pas venu à temps pour que Natanaël fasse sa connaissance... J'ai aussi tant de souvenirs.
RépondreEffacerJe vous embrasse
Philippe de Paris