samedi 31 mars 2012

Le syndrome de Stendhal (première partie) ::: Stendhal syndrome (part I)

Shoreditch High Street

Mais mais mais, on va croire que je vous néglige! Déjà plus d'un mois sans nouvelles! Comme l'an dernier, la fin de l'hiver a apporté un petit mou photographique. Comme l'an dernier, j'ai aussi été moins active en ce début d'année. Et comme... toujours il me semble, j'ai consacré beaucoup de temps à la recherche d'un nouvel appartement. Maintenant que j'ai trouvé une belle maison, que le printemps est arrivé, et que j'ai eu de la visite pour me pousser un peu dans le dos, je vais avoir plein de choses à raconter!

C'est ma tante, celle qui avait été ma première visiteuse way back when, qui est venue me tirer de mon hibernation en emmenant avec elle le soleil du Québec. Elle n'avait que quelques jours, et notre liste était encore plus longue que la première fois! Mais nous avons pris soin de commencer en douceur; travail, décalage horaire et cheville tordue obligent. Donc le premier soir, le mercredi, un petit souper tranquille chez Pizza East. Enfin, aussi tranquille qu'on puisse l'être à une table immense au milieu d'une salle bruyante, à essayer de garder l'équilibre sur un tabouret bancal tout en jouant du coude avec nos voisins. Une chance que leur pizza est bonne, parce que comme de nombreux endroits dans le quartier, le parfum trendy de l'est de Londres est en train de leur monter à la tête... Le jeudi soir, nous avons plutôt opté pour un plan de soirée bon chic bon genre avec une pièce de théâtre (Being Shakespeare) dans le West End, puis un souper dans une chaîne pseudo-italienne dont nous tairont le nom. Mais à cheval donné, on ne regarde pas la bride: Londres, ce n'est pas Paris ni Barcelone, et trouver une cuisine encore ouverte après 21h relève de l'exploit.

J'avais pris congé le vendredi et là, malgré le pied mariton de ma compagne, on s'est bien gâtées: on a commencé avec la Tate Modern à 10h le matin (le hall était tellement vide qu'on s'est demandé un instant si c'était fermé), sans trop savoir ce qu'on allait voir. Yayoi Kusama, dont le nom semble être sur toutes les lèvres ces temps-ci, m'a laissée plutôt interdite: le genre d'art que je ne comprends pas... Par contre, j'ai absolument adoré Alighiero Boetti, une espèce de fou qui est passé par toutes sortes de lubies au cours de sa carrière: remplir des toiles de plusieurs mètres carrés au stylo bleu, trouver vingt façons différentes de retracer les traits d'une feuille de papier quadrillé sans passer deux fois au même endroit, engager des femmes afghanes pour broder des cartes du monde, faire voyager des personnages connus et inconnus par la poste... J'ai tellement aimé que j'ai acheté le (volumineux) catalogue de l'exposition sur le champ, quitte à devoir le transporter pour le reste de la journée!


Notre objectif suivant était la nouvelle White Cube Gallery sur Bermondsey Street, mais avant d'y aller nous avons fait un petit détour par le Design Museum (la boutique seulement, malheureusement... je pense que je vais manquer Terence Conran!). Nous allions à la galerie pour le bâtiment, et non pour l'exposition en cours (Gilbert & George, en l'occurence); intérêt purement architectural pour ce nouvel espace, l'une des plus grandes galeries d'Europe! Malgré le lieu éminemment inspirant, les photos seront pour une autre fois... Mon appareil est resté bien au chaud dans mon sac pendant toute la journée, et mon épaule gauche ne m'en remercie pas! (J'espère que vous pourrez me pardonner le manque cruel de photos dans cet article, il y en aura plus dans la suite...)

Le catalogue en question.
The aforementioned catalogue.

À un moment il a quand même fallu s'asseoir pour souffler un instant. Dans un pub, c'est l'idéal... Puis nous avons digéré la viande, la friture et l'alcool dans le métro, en direction de la Tate Britain. J'ai appris plus tard, à la mine horrifiée de mes collègues, que deux Tate dans la même journée, c'est un gros no-no culturel. Je ne vois pas trop pourquoi, il me semble qu'on s'en est plutôt bien sorties en finissant notre journée par l'exposition de Picasso et ses contemporains britanniques. J'avais même encore assez d'énergie pour aller boire quelques pintes à la santé d'une collègue australienne qui a dû rentrer temporairement au bercail, puis retrouver ma tante pour un petit souper tardif chez Albion (qui soit dit en passant se débrouille beaucoup mieux dans les repas du soir que dans les déjeuners)! Disons seulement qu'avec deux Tate et deux pubs dans la même journée, j'ai bien dormi...

Pour ceux qui se grattent le cuir chevelu en se répétant le titre de l'article d'un air stupéfié: vraisemblablement vous n'avez pas la chance d'avoir une tante aussi érudite que la mienne. Ou bien vous n'avez jamais fait deux Tate le même jour! Voyez l'explication ici...

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Shoreditch High Street

Oh me, oh my, it's almost as if I'm neglecting you! Over a month without any news! Just like last year, the end of the winter came along with a slight photographic laziness. Just like last year, I've also been fairly inactive in the beginning of the new year. And just like... forever, it seems, I've been spending lots of time looking for a new place to live. But now that I've found a beautiful house, and spring is here, and I've had visitors to nudge me along, I've got loads to tell!

It's my aunt, the one who was my very first visitor way back when, who pulled me out of hibernation and brought Quebec's sun with her. She was only here for a few days and out list was even longer than last time! But we were careful to start things slow: work, jetlag and a sprained ankle may have influenced our mood. So on the first evening, a Wednesday, we only went for a quiet meal in Pizza East. Well, as quiet as you can be sitting on a wobbly stool around a massive table, trying to hold your own in an elbow war against your neighbours. They're lucky their pizza is good, because along with numerous places around here, they run a very serious risk of being killed by their own trendiness... On the Thursday night, we opted instead for a very posh evening of theatre (Being Shakespeare) in the West End, and dinner in a pseudo-Italian chain that I will choose not to name. But you can't be too picky when it's that late: London isn't Paris or Barcelona, and it's nearly impossible to find an open kitchen after 9pm.

I had taken the Friday off and that's when, despite my companion's sore ankle, we really went all out: we started the day off at the Tate Modern (at 10 in the morning, the hall was so empty and dark we thought for a minute it might still be closed), without really knowing what we wanted to see. Yayoi Kusama, whose name seems to be everywhere these days, was rather baffling: the kind of art I just don't get... However, I absolutely loved Alighiero Boetti, a mad Italian man who went through the craziest phases during his career: covering large canvases competely using only a blue ink pen, coming up with twenty different ways of retracing the grids on graph paper without ever drawing the same line twice, hiring Afghan women to embroider colourful maps of the world, sending famous and made-up people on travels around the world through the post... I loved it so much I bought the catalogue then and there, even though that meant I had to carry the (sizeable) book around with me for the rest of the day!

L'une de mes oeuvres préférées de Boetti (crédit photo: Art Fanatic)
One of my favourite works by Boetti (photo credit: Art Fanatic)

Our next target was the new White Cube Gallery in Bermondsey Street, but we stopped by the Design Museum (only for the shop though... I think I'm going to miss Terence Conran!) on the way. We were going to the gallery to see the building, and not so much for the current show (Gilbert & George, as it happens); our interest in this space, one of the biggest galleries in Europe, was purely architectural! However inspiring the place was, I'll take photos another time... My camera stayed snuggly put in my bag for the whole day, and my left shoulder almost couldn't forgive me! (I hope you can, for the lack of photos in this post... There will be more in the next one, I promise!)


At one point we still had to stop and sit for a bit. A pub, of course, was the best choice... Then we went on a tube ride to digest the meat, chips and alcohol. Direction: Tate Britain! Only later did I learn from my colleagues that apparently, visiting two Tates in one day is a serious cultural no-no. I don't really see why, I think we did well in finishing off our day with Picasso and modern British art! I even had enough energy left for a quick farewell drink with an Australian colleague who had to go back home for a while, and then a late meal in Albion with my aunt (by the way, Albion's dinners are much much nicer than their breakfasts). Let's just say that with two pubs and two Tates in the same day, I slept like a baby...

For those of you who got stuck on the title of this post and are scratching their scalp in a bewildered fashion: obviously your aunt isn't as scholarly as mine. Or else you've never done two Tates in one day! See explanation here...

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